Ces petits boîtiers métalliques à code permettant d'accéder à un trousseau de clés donnent de l'urticaire à un nombre grandissant de personnes. Il faut dire que la multiplication des offres de logements touristiques de courte durée s'est accompagnée de méthodes parfois basiques de remise de ces fameuses clés. Résultat: tous les propriétaires qui ne peuvent pas être présents au moment de l'arrivée des vacanciers ou qui souhaitent se dispenser des services d'une conciergerie se retournent vers ce boîtier miracle. Et n'hésitent pas, dans bien des cas, à les installer n'importe où, que ce soit dans l'espace public ou dans les parties communes des copropriétés.
Une prolifération anarchique qui a déjà poussé bon nombre de municipalités voire de copropriétés à sévir. Dernière en date: la municipalité d'Annecy a décidé de s'en prendre aux boîtes à clés accrochées au mobilier urbain, comme l'explique ce reportage de TF1. Des policiers municipaux y ont été missionnés pour détacher les fameuses boîtes et les déposer aux objets trouvés en précisant le lieu où elles ont été retirées. L'occasion de faire cesser une pratique illégale et généralement aussi une opportunité pour rappeler aux propriétaires les règles de plus en plus restrictives qui encadrent les locations touristiques. D'autres villes telles que Lille, Saint-Malo ou Biarritz qui souhaitent elles aussi réduire le nombre de ce type de logements, ont mené de leur côté des opérations de chasse de boîtes à clés.
L'occasion de rappeler les lieux où l'on peut installer ces mini coffres-forts et ceux où ils n'ont rien à faire. Parmi les cas les plus simples: l'espace public en général et a fortiori le mobilier urbain sont proscrits. Dans la même logique, un espace 100% privé comme une maison peut accueillir une boîte à clés sans problème.
C'est en copropriété que les choses se compliquent. Il faut déjà commencer par s'assurer que le règlement de copropriété permet la location touristique (ce n'est pas le cas des copropriétés à vocation «exclusivement bourgeoise», interdisant toute activité commerciale ou professionnelle). Une fois ce premier obstacle franchi, reste à obtenir l'autorisation de la copropriété lors d'une assemblée générale, ce qui est tout sauf une sinécure. Souvent, la solution retenue consiste à installer la boîte à clé sur la porte du logement, mais cela suppose que le locataire ait un moyen d'entrer dans l'immeuble... Dernier obstacle à lever: la compagnie d'assurances. Bon nombre d'entre elles refusent toute indemnisation en cas de sinistre si les clés étaient dans une boîte, globalement assez facile à vandaliser. Dernière solution à envisager, permettant de se dispenser d'une remise des clés en main propre sans passer par une boîte: la serrure connectée. Dans ce cas, le déverrouillage s'effectue avec le smartphone du locataire pour une durée définie par le propriétaire.