Une centaine de pays seront représentés pendant deux jours, à l'invitation d'Emmanuel Macron, pour tenter de poser les bases d'un nouveau système financier capable de mieux armer les Etats fragiles face au changement climatique.
Mohammed ben Salmane, Lula, Ursula von der Leyen, Greta Thunberg... De très nombreux chefs d'Etat et de gouvernement, des grandes organisations internationales, des ONG, des experts du climat et de la finance ou encore des militants sont présents à Paris, jeudi 22 et vendredi 23 juin. Avec un objectif : tenter de poser les bases d'un nouveau système financier mondial, et de mieux armer en priorité les Etats fragiles contre le changement climatique et la pauvreté.
Ce sommet international, à l'initiative d'Emmanuel Macron, se déroule jeudi et vendredi à Paris, principalement au palais Brongniart, place de la Bourse mais aussi aux sièges parisiens de l'OCDE et de l'Unesco. Il doit permettre de "construire un nouveau consensus pour un système financier international plus solidaire", selon les organisateurs.
Le rendez-vous débutera jeudi par une cérémonie d'ouverture présidée par le président de la République. Il s'articulera ensuite tout au long de la journée autour de six grandes tables rondes entre les chefs d'Etat et les grands décideurs ainsi qu'une cinquantaine d'événements thématiques (en PDF). Il se terminera par un dîner de travail des chefs d'Etat et de gouvernement.
La seconde journée, vendredi, s'ouvrira par une série de prises de parole (le président de la COP28, la dirigeante de la Banque centrale européenne, le secrétaire général de l'OCDE...) et doit se conclure par la "présentation des conclusions des tables rondes". Une conseillère du président de la République, interrogée par l'AFP, explique que le sommet débouchera sur une "feuille de route" mais reconnaît que la France "n'a pas la capacité de décider".
"Ce sommet met la question des financements enfin au cour des débats, alors que c'est un sujet plutôt traité à la marge lors des réunions du G20 ou du G7", note auprès de franceinfo Friederike Roder, vice-présidente de l'ONG internationale Global Citizen. Laurence Tubiana, présidente de la Fondation européenne pour le climat et architecte de l'accord de Paris de 2015, explique pour sa part que "ces discussions peuvent accélérer la mise en mouvement" autour des questions de financement.
La Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, visage des pays du Sud dans la lutte contre le réchauffement climatique, ouvrira le sommet au côté notamment du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. En visite en France depuis une semaine, le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, sera également présent, comme le président brésilien, Lula, la secrétaire au Trésor américaine, Janet Yellen, ou encore le chancelier allemand, Olaf Scholz.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sera également de la partie et participera à une table ronde, comme le nouveau président de la Banque mondiale et la dirigeante du Fonds monétaire international (FMI). La présence de Sultan al-Jaber, président de la prochaine COP28 à Dubaï, est également attendue et scrutée tant le futur sommet aux Emirats arabes unis (du 30 novembre au 12 décembre 2023) fait déjà polémique.
Plus de 120 ONG (parmi lesquelles Action contre la faim, Care France ou Réseau action climat) seront aussi représentées alors que de nombreux experts du climat et des questions de pauvreté interviendront. La militante écologiste suédoise Greta Thunberg doit également s'exprimer en marge du sommet.
Le sommet pour un nouveau pacte financier mondial ambitionne de repenser et de réformer le système financier mondial, un défi majeur et colossal, afin de mieux armer les Etats fragiles face au changement climatique, la pauvreté et les grandes crises. "Désormais, la bataille contre la pauvreté, la décarbonation de notre économie et la lutte pour la biodiversité sont très liées ensemble", avait affirmé Emmanuel Macron la fin avril, en référence à ce sommet, dont l'idée a germé au moment de la COP27 à Charm el-Cheikh, en novembre 2022.
Une large palette de sujets sera abordée durant ces deux jours : réformes institutionnelles, taxation, restructuration des dettes des pays pauvres, rôle du secteur privé... Treize chefs d'Etat, de gouvernement ainsi que des responsables politiques, dont Emmanuel Macron et Joe Biden, se sont engagés dans une tribune publiée dans Le Monde à "avancer sur des mesures concrètes" pour une "transition écologique juste et solidaire".
Ce sommet à l'initiative d'Emmanuel Macron est toutefois accueilli avec méfiance par certaines ONG. Attac dénonce par exemple "un sommet du greenwashing, une opération de communication et un sommet illégitime".