SEOUL, 21 juin (Yonhap) -- Kang Mi-sun, la danseuse principale d'Universal Ballet, basé en Corée du Sud, a remporté le prix Benois de la danse 2023 à Moscou ce mardi (heure locale). La cérémonie de remise des prix qui s'est déroulée au Théâtre Bolchoï a vu Kang et la Chinoise Qui Yunting être récompensées ex-aequo par ce prestigieux prix créé en 1991 par l'Association international de la danse à Moscou.
Kang a décroché le prix par son interprétation d'une veuve dans le ballet «Mirinaegil» présenté en mars dernier au Théâtre national de Corée (NTOK). Quatre ballerines et un danseur sud-coréens ont reçu cet honneur par le passé : Kang Sue-jin (ballerine, en 1999), Kim Joo-won (ballerine, en 2006), Kim Ki-min (danseur, en 2016) et Park Sae-eun (ballerine, en 2018).
Agée de 40 ans, Kang Mi-sun a débuté sa carrière à Universal Ballet en 2002 avant de devenir soliste en 2006 puis d'être promue au 1er échelon (étoile ou danseuse principale) en 2012. Mariée à son collègue d'Universal Ballet, Konstantin Novoselov, en 2013, Kang a repris sa carrière professionnelle après la naissance de leur fils en 2021.
Dans un contact téléphonique avec l'agence de presse Yonhap juste après la cérémonie, Kang a confié qu'elle «souhaite danser pour toujours malgré les difficultés physiques à mon âge plus si jeune que ça (pour ce milieu)», et a poursuivi : «je n'ai jamais imaginé pouvoir recevoir ce prix puisque j'avais fait le vide dans mon esprit. [.] C'était une vraie surprise quand j'ai entendu mon nom. Je suis reconnaissante pour cette récompense prestigieuse.»
Dans un spectacle de gala qui aura lieu aujourd'hui, le 21 juin, Kang présentera le ballet «Chunhyang», basé sur un conte musical traditionnel coréen qui raconte une histoire d'amour légendaire. «Je suis très émue et fière du fait que l'on pourra présenter ce ballet coréano-coréen au Théâtre Bolchoï», a-t-elle dit en ajoutant : «J'espère avoir de nombreuses occasions de montrer du ballet coréen dans les pays étrangers comme c'est le cas d'aujourd'hui. J'aimerais faire découvrir au monde la beauté du ballet coréen.»
Pour ce qui concerne les difficultés qu'elle a connues durant sa carrière de 21 ans, Kang a noté qu'elle a eu «beaucoup de chance et des belles occasions depuis que j'ai commencé à faire du ballet mais il y a eu aussi des moments difficiles. Comme il y avait beaucoup d'imperfections, j'ai travaillé dur pour les combler et cela m'a beaucoup aidé pour mener ma carrière là où elle se trouve aujourd'hui.»
Les difficultés de Kang se situaient particulièrement au niveau de sa morphologie, étant plutôt d'un gabarit musclé alors que la plupart des ballerines sont fines. Sur ce sujet, elle a noté : «J'ai quelques faiblesses au niveau de mon physique. Pour compenser ces aspects négatifs, je me suis donc concentrée sur la partie technique ou encore les mouvements de la partie supérieure du corps, l'expressivité. J'ai même mené mes propres études pour savoir comment m'améliorer.»
La danseuse étoile d'Universal Ballet n'a jamais changé de compagnies de ballet depuis le début de sa carrière, indiquant qu'elle «aime bien le répertoire d'Universal Ballet comme ''Simcheong'' et ''Chunhyang'', portant des aspects coréens». Et d'ajouter : «Comme ce sont des ballets "fusion" avec une touche de danse coréenne, ils peuvent procurer une sensation de dépaysement aux spectateurs étrangers mais de la confiance et un attachement pour moi car ce sont des parties que je peux facilement exécuter en tant que Coréenne.»
Interrogé sur sa scène la plus inoubliable, Kang a répondu qu'il s'agit de la première scène qu'elle a pu faire après son accouchement. Elle a eu son fils en octobre 2021 et a repris son activité professionnelle juste cinq mois après. Elle a confié à Yonhap qu'elle souhaite continuer malgré tout : «J'ai des soucis au niveau de la force physique à cause de mon âge mais je dois travailler plus dur. Je veux m'assurer de l'éducation de mon enfant tout en continuant à danser. Plus tard, j'aimerais également former mes cadets et mes élèves.»
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