Âgés de 20 à 40 ans, des passeurs ont été placés en détention dans l'enquête sur le naufrage de migrants en Grèce.
Après le terrible naufrage au large des côtes grecques, les sanctions tombent comme un couperet. Neuf Égyptiens, soupçonnés d'être des passeurs impliqués dans le naufrage d'une embarcation de migrants au large de la Grèce qui a fait au moins 82 morts, ont été inculpés pour « trafic illégal » d'êtres humains et placés en détention provisoire, a appris à l'AFP ce mardi 20 juin de source judiciaire grecque.
Les neuf hommes, rescapés de ce drame qui pourrait avoir fait des centaines de victimes, avaient été arrêtés jeudi dernier à Kalamata, un port du sud-ouest de la Grèce où avaient été acheminés les 104 survivants de ce naufrage, l'un des pires survenus en Méditerranée orientale ces dernières années.
Âgés entre 20 et 40 ans, ils sont également poursuivis pour avoir constitué « une organisation criminelle » et pour « homicide par négligence ». Ils encourent une peine de prison à vie, selon la loi grecque. Durant leur comparution de plus de 10 heures mardi devant une juge d'instruction de Kalamata (sud-ouest), ils ont tous nié les chefs d'accusation, selon la même source.
Le naufrage meurtrier, présenté comme l'un des plus graves impliquant des migrants en Méditerranée, s'est déroulé dans la nuit du 13 au 14 juin à 47 milles marins (87 km) au large des côtes de la péninsule du Péloponnèse, dans les eaux internationales, selon les gardes-côtes grecs.
Une frégate de la marine, un patrouilleur et quatre autres bateaux ont poursuivi toute la journée mardi des recherches dans la zone pour la septième journée consécutive, selon les autorités, mais les espoirs de retrouver d'éventuels survivants sont quasi-nuls.
78 corps ont été récupérés en mer au lendemain du naufrage. Trois autres ont été découverts dans la zone du naufrage lundi, puis un autre mardi, portant à au moins 82 le nombre de morts.
L'Organisation mondiale des migrations (OIM) et le Haut-Commissariat de l'Onu pour les réfugiés (UNHCR) estiment qu'entre 400 et 750 passagers se trouvaient sur le chalutier, dont des femmes et des enfants. Selon un décompte des autorités grecques, parmi les rescapés figurent 47 Syriens, 43 Égyptiens, 12 Pakistanais et deux Palestiniens.
Nombre de proches de victimes présumées, réfugiés dans différents pays européens, sont arrivés en Grèce ces derniers jours, en quête désespérée d'informations.