Le directeur "veille et anticipation" du groupe Urgence Réhabilitation Développement considère mercredi sur franceinfo qu'il faut "penser en termes de meilleures isolations des bâtiments", à quelques heures de l'ouverture d'une conférence internationale à Londres.
Alors que s'ouvre mercredi 21 juin à Londres la deuxième Conférence internationale pour la reconstruction de l'Ukraine, François Grünewald, directeur "veille et anticipation" du groupe Urgence Réhabilitation Développement, considère mercredi sur franceinfo qu'il faut répondre à un "défi énergétique massif". Son association apporte de nombreux conseils en matière de reconstruction des zones sinistrées, il a lui-même effectué plusieurs missions en Ukraine.
François Grünewald considère que pour reconstruire l'Ukraine, il faut "penser en termes de meilleures isolations des bâtiments". François Grünewald rappelle que beaucoup d'infrastructures ukrainiennes ont été construites durant la période soviétique et doivent donc être reconstruites avec "de nouvelles technologies".
franceinfo : Peut-on se projeter ainsi, chercher des financements alors que la guerre semble si loin d'être finie ?
François Grünewald : Il y a un enjeu fondamental de redonner de l'espoir aux Ukrainiens. Penser un futur post-conflit, c'est essentiel psychologiquement pour eux. Mais toute l'expérience qu'il y a eu dans les Balkans et au Kosovo nous montre que plus on réfléchit en amont, mieux on se concerte, et mieux c'est pour avancer efficacement. Les Ukrainiens ont déjà commencé à beaucoup reconstruire dans les zones comme Boutcha ou même dans des zones plus proches du front.
À combien peut-on estimer le coût total de la reconstruction de l'Ukraine ?
On est sur des sommes très élevées, car des zones entières urbaines ont été détruites. Tout un tissu industriel a été détruit, tout un tissu d'infrastructures également et tout ça coûte énormément d'argent. En plus, toutes ces zones, comme le Donbass, ont été construites avec des normes [datant] de la période soviétique. Il faudra donc reconstruire avec de nouvelles approches, de nouvelles technologies et ça va coûter très cher.
Quels sont les besoins immédiats ?
L'une des grandes faiblesses de la stratégie de l'hiver dernier était d'avoir réfléchi uniquement de façon classique. On a découvert les enjeux de l'énergie assez tard, au moment où les Russes bombardaient systématiquement. La réponse a été très généreuse, mais assez chaotique. On a envoyé des tas de générateurs, et de formats différents.
"Il faut désormais penser stratégiquement à la mise en place de systèmes alternatifs d'énergie, avec des stocks de pièces détachées qui n'avaient pas été envoyés l'année dernière. Ça, c'est la réponse d'urgence, mais après, il va falloir penser plus loin : le barrage détruit, les difficultés autour des centrales nucléaires."
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Il y a tout un défi énergétique massif qui, dans le futur, devra aussi se penser en termes de meilleures isolations des bâtiments, de meilleures gestions des infrastructures issues du monde soviétique. Il va falloir reprendre ça à zéro dans beaucoup d'endroits.