Le fils d'un député Rassemblement nationale (RN) du Tarn, ainsi que deux de ses amis appartenant à un groupuscule nationaliste baptisé Patria Albiges, sont poursuivis pour provocation à la haine raciale et seront jugés en correctionnelle, a-t-on appris ce mardi 20 juin de sources concordantes.
Le 10 juin, au surlendemain de l'attaque au couteau ayant fait six blessés dont quatre enfants en bas âge dans un parc d'Annecy, des affiches portant la mention « Parc fermé - raison de fermeture : risque élevé de se faire poignarder - protégeons nos familles de l'immigration », avaient été retrouvées sur les grilles de parcs municipaux à Albi, a rappelé le parquet de la ville, dans un communiqué.
« Cette action a été revendiquée par Patria Albiges » et « les investigations ont permis d'identifier trois hommes, âgés de 20 à 25 ans » qui seront jugés le 26 septembre, notamment pour « provocation à la haine ou à la violence en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion ».
Dans un communiqué, le député RN du Tarn Frédéric Cabrolier a confirmé que c'était bien son « fils de 25 ans et 2 de ses camarades » qui avaient « apposé des affiches (.) dénonçant l'attaque au couteau d'Annecy par un migrant ».
Il a regretté qu'ils soient placés sous contrôle judiciaire « comme de vulgaires voyous » et que « le nom et le prénom de (s) on fils (ait) été jeté en pâture à la presse en insistant bien sûr sur le fait que c'était le "fils du député" ».
L'appartenance à cette « organisation locale de jeunes nationalistes en butte aux gauchistes albigeois ne justifie pas le traitement particulier réservé à mon fils honorablement connu sur Albi », a fait valoir le député qui dénonce un « deux poids deux mesures dans la répression politique », « les affiches ou autocollants des antifas locaux qui appellent sans équivoque à la violence » n'étant, selon lui, pas traités de la même manière.
Interrogé par une correspondante de l'AFP, l'élu visiblement très ému a évoqué « une procédure politique » et affiché son désir de « défendre l'honneur de (s) on fils ». « Nos enfants sont révoltés, c'est vrai, comme d'autres peuvent l'être et ils réagissent avec les excès de leur jeunesse mais moi je ne les condamne pas », a-t-il ajouté.