Un secouriste a été tué mardi et huit autres blessés dans une frappe russe à Kherson, dans le sud de l'Ukraine, a annoncé le ministre de l'Intérieur, Igor Klimenko. «Un mort et huit blessés (parmi) des employés des services de secours à Kherson», a-t-il indiqué sur Telegram, dénonçant une preuve de «bassesse et de peur» de la part de l'armée russe. «Des soins d'urgence sont prodigués aux blessés», a ajouté Igor Klimenko.
Selon le parquet général, qui a confirmé ce bilan dans un communiqué et a ouvert une enquête, le «groupe de secouristes a essuyé des tirs russes alors qu'il travaillait pour éliminer les conséquences des inondations» provoquées par la destruction d'un barrage de la région, le 6 juin.
La ville de Kherson et certaines localités autour, situées pourtant à 70 km en aval de ce barrage sur le fleuve Dniepr, ont vu l'eau monter de plusieurs mètres, tuant au moins 16 personnes dans les zones contrôlées par Kyiv et poussant des milliers de civils à fuir la zone. Pour faire face, les autorités ont également dépêché des centaines de secouristes sur place. L'eau a continué de refluer depuis, selon les autorités ukrainiennes.
La coordonnatrice humanitaire des Nations unies en Ukraine avait déjà accusé, dimanche 18 juin, la Russie d'entraver l'acheminement d'aide aux victimes de la destruction du barrage de Kakhovka, dans les zones qu'elle contrôle dans le sud de l'Ukraine. «Le gouvernement de la Fédération de Russie a refusé jusqu'à présent notre demande d'accès à ces zones temporairement sous son contrôle militaire», a affirmé la coordonnatrice Denise Brown, dans un communiqué.
Kyiv et Moscou continuent de s'accuser mutuellement d'avoir détruit le barrage de Kakhovka, une infrastructure clé qui alimente en eau la Crimée annexée par la Russie et se trouve sur la route des troupes ukrainiennes vers une reconquête des territoires occupés.