Cette trentenaire est décédée à la suite d'une septicémie provoquée par la mort dans son ventre de son fotus de 20 semaines, sans pouvoir bénéficier d'une IVG alors que sa vie était en danger.
Plusieurs milliers de Polonaises ont manifesté à Varsovie, la capitale polonaise, mercredi 14 juin, pour dénoncer la mort d'une femme enceinte, à cause, selon eux, de la loi anti-IVG polonaise, parmi les plus restrictives en Europe. La loi anti-IVG permet en théorie aux médecins de pratiquer un avortement si la vie de la femme est en danger, mais dans la pratique elle est tellement restrictive que les médecins ont peur de le faire.
Dorota Lalik, 33 ans, est morte le 24 mai dans un hôpital à Nowy Targ, dans le sud de la Pologne. Elle y avait été admise trois jours auparavant alors qu'elle venait de perdre les eaux. Elle a succombé à une septicémie provoquée par la mort dans son ventre de son fotus de 20 semaines, selon un communiqué de sa famille. "Les infirmières lui ont dit de se coucher les jambes par dessus la tête pour récupérer les eaux", a déclaré le mari de Dorota Lalik au quotidien Gazeta Wyborcza. "Personne n'a suggéré de provoquer une fausse couche pour sauver Dorota, puisque les chances de survie du bébé étaient réduites", a-t-il ajouté.
"Ils provoquent en Pologne la mort de jeunes femmes, de jeunes mères, car ils ont peur des conséquences ou ont une vision particulière du monde", a déclaré à l'AFP Julia Cieslak, une manifestante de 40 ans qui portait une pancarte sur laquelle on pouvait lire : "Arrêtez de nous tuer !" "Tout est politique quand vous êtes une femme en Pologne", a déploré une autre manifestante, Katarzyna Kotula, députée de la Nouvelle Gauche. "En particulier si vous êtes une femme enceinte", a-t-elle ajouté. Des manifestations similaires ont eu lieu dans cinquante villes et villages de Pologne.