Il n'a pas lâché l'assaillant et l'a poursuivi jusqu'à l'intervention de la police. Henri, 24 ans, a tout fait pour tenter d'éviter le pire à Annecy, jeudi 8 juin. Emmanuel Macron le rencontre ce vendredi 9 juin dans l'après-midi.
Son sac sur le dos, Henri profitait de son passage à Annecy pour admirer la quiétude du lac, jeudi 8 juin, quand sa route a croisé celle d'Abdalmasith H. Devant cet homme armé d'un couteau qui s'en est pris à des enfants, Henri n'a rien lâché et a traqué l'assaillant jusqu'à ce que celui-ci soit mis hors d'état de nuire par la police.
Filmé par de nombreux spectateurs de l'horreur, « l'homme au sac à dos » est rapidement devenu un héros, celui qui, au péril de sa vie, a évité que le bilan de l'attaque ne soit encore plus lourd. Venu au chevet des blessés, Emmanuel Macron a d'ailleurs tenu à rencontrer Henri, ce vendredi 9 juin.
Le 15 avril 2019, les flammes ont ravagé la flèche et la charpente de Notre-Dame-de-Paris, mais aussi le cour d'Henri, alors étudiant en management international. Le jeune homme réalise que « depuis trop longtemps, nous avons arrêté d'écouter ce que [les cathédrales] ont à nous dire. Nous avons négligé le trésor qu'elles protègent », déplore-t-il sur Instagram.
Alors, une fois son diplôme en poche, Henri s'est lancé le défi fou de visiter les 280 cathédrales françaises en sillonnant la France à pied ou en stop pendant neuf mois, avec son désormais fameux sac - de 17 kilos - sur le dos !
Un périple de 1,300 km entrepris le 25 mars du Barroux, dans le Vaucluse, et qu'il documente sur son site Internet et son compte Instagram.
Rencontré fin mai par « Le Dauphiné Libéré » dans le cadre de son pèlerinage, le jeune homme de 24 ans expliquait « loger chez l'habitant en toquant aux portes » pour « vivre l'aventure à fond ».
Il déclarait alors : « En allant les visiter une par une, mon objectif est de montrer que les cathédrales sont le symbole d'une beauté et d'une unité dont nous pouvons aisément nous nourrir ». Un véritable message de fraternité, valeur qui semble habiter ce passionné de patrimoine.
Jeudi 8 juin, Henri était en route pour l'abbaye d'Hautecombe, en Savoie, quand il a été confronté à l'horreur. Dans un message posté sur Instagram, il a toutefois assuré que « l'aventure ne s'arrête pas pour lui ».
« Je pense tout particulièrement aux victimes et à leur famille. J'espère qu'ils s'en sortiront », assure le jeune héros, qui a expliqué auprès de CNews, avoir « agi instinctivement ». « Pour moi, c'était impensable de rester sans rien faire. » Sur BFMTV, il a ajouté : « Je n'ai même pas réfléchi, c'était impossible de laisser des êtres sans défense être attaqués. »