Un ange passe. Il s'appelle Pierre de Maere, il n'a que 21 ans, la beauté du diable et le look d'un étudiant BCBG - lunettes d'écaille, pantalon à pinces et écharpe en laine. Avec son teint porcelaine, sa coupe au bol et ses yeux bleus, on lui donnerait le bon Dieu sans confession. "Je suis un bon élève et un gentil garçon", confirme-t-il aimablement.
Fraîchement débarqué d'Uccle, la cité belge où il a grandi, il a connu un succès médiatique et public fulgurant en 2022 avec son premier EP, Regrets, porté par un single d'or, Un jour je marierai un ange. La nouvelle révélation masculine de l'année aux Victoires de la musique n'en revient pas de ces débuts foudroyants, même s'il ne "s'excuse pas d'exister". "En France, assure-t-il, les gens ont beaucoup de mal avec les jeunes artistes qui débarquent et qui osent s'affirmer. Moi, j'ai débuté en clamant 'je veux être célèbre' et ç'a été parfois mal pris."
On a aussi accusé Pierre de Maere d'être un fils à papa, ce qu'il réfute avec force : "Ma mère est architecte, mon père, juriste, et ils n'ont strictement rien à voir avec le milieu de la musique." La vérité est que le jeune chanteur n'a pu compter que sur la chance et un talent certain pour percer, après des études aux Beaux-Arts de Bruxelles et un travail de photographe de mode. Et accessoirement sur son frère Xavier, ingénieur du son et producteur, qui collabore avec lui sur ses chansons. "Je suis né flemmard, c'est lui qui me force à travailler. Il lui est même arrivé de m'enfermer à clé dans ma chambre pour que je finisse d'enregistrer des voix. Il a une volonté folle."
Pour son premier album, Regarde-moi, sorti en janvier, cet entertainer-né n'a pas hésité à aller dans les extrêmes : chansons romantiques ou épiques, clips drôles et délirants souvent signés Edie Blanchard, talentueuse réalisatrice - fille de Philippe Katerine -, et univers queer bien à lui. "Je ne suis pas à fond dans ces catégories, proteste-t-il. Queer, je sais à peine ce que ça veut dire. Ce serait un peu arriviste de ma part de me revendiquer porte-parole des gays car j'ai grandi dans une famille très ouverte et je n'ai absolument pas souffert de l'être. Je pense que Bilal a beaucoup plus sa place dans ce combat-là que moi."
Flamboyant et sincère, le jeune homme rêve avant tout d'égaler un jour Lady Gaga, Bowie, Stromae ou Lil Nas X, des artistes qu'il admire. "J'aime bien essayer de vendre du rêve. Je crois que ça fait partie de ma mission sur terre. Pour l'instant, c'est bien parti : mes fans rêvent quand ils viennent en concert et les daronnes voient en moi le gendre idéal." Lorsqu'il a cinq minutes, notre chouchou rêve aussi d'amour : "De préférence un amour passionnel. Je suis capable de me mettre en quatre pour l'autre. Une fois, je me suis même intéressé au tricot pour plaire à quelqu'un."
Plus de "People" :