Il est revenu le temps des cathédrales ! Vingt-cinq ans après son succès retentissant, Notre-Dame de Paris fait un retour très remarqué sur les planches à New-York. Soyons honnêtes, ce n'est pas vraiment un retour. Car dans les faits, le spectacle musical imaginé en 1998 par Luc Plamandon et Richard Cocciante n'a jamais cessé de tourner. Italie, Grande-Bretagne, Canada, Kazakhstan, Suisse, Liban, Russie, Corée du Sud, Chine, Japon. La troupe (qui a évolué depuis l'ère Garou-Fiori-Ségara) est allée partout. Le mois dernier, elle était en Turquie et la voilà joyeuse, surexcitée, de monter pour la deuxième année consécutive sur la scène du Lincoln Theater de New-York, à quelques blocs de Broadway.
"Ma plus grande fierté, c'est de jouer à New-York mais en français (sous-titré, ndlr) !" souligne Daniel Lavoie, qui, lui, n'a jamais raccroché la soutane de Claude Frollo depuis 1998. Fervent défenseur de la francophonie, ce natif de la province de Manitoba, dans l'ouest canadien, a joué plus de 1200 fois le rôle, dont 500 en anglais. Mais non, détrompez-vous, il n'en a pas marre, "au contraire !".
Le compositeur et co-auteur du livret, Richard Cocciante, également présent, veille au grain. S'il est là, c'est pour se porter garant de la qualité du spectacle. "Tout a été pensé, travaillé. Il ne faut pas que l'ouvre se dégrade" explique-t-il. Aussi vrai que les pierres de la cathédrale Notre-Dame de Paris n'ont pas chancelé lors de l'incendie survenu en avril 2019, ainsi le spectacle homonyme n'a quasiment pas évolué passé un quart de siècle. Costumes, décors, chorégraphies, chansons : rien n'a bougé. "Il y a eu de minimes adaptations que le public ne peut pas réellement déceler" admet Richard. "Mais nous tenons à l'authenticité de l'ouvre telle qu'elle a été créée". Daniel Lavoie confirme : "Il y a un proverbe anglais qui dit 'If it's not broken, don't fix it'. Autrement dit 'Si ce n'est pas brisé, ne le répare pas'. Notre-Dame fonctionne, c'est un spectacle d'une efficacité remarquable, et terriblement moderne. Pourquoi changer ?"
Les chiffres leur donne raison : 25 ans de scène quasi ininterrompue, près de 5000 représentations données dans une vingtaine de pays pour plus de 15 millions de spectateurs. Un livret traduit en 8 langues. C'est un plébiscite. Et une sacrée responsabilité pour les artistes, chanteurs et danseurs, chargés de faire vivre cette ouvre de soir en soir.
Dans les loges, ça s'affaire. Tout est minuté, chacun sait où il doit être et à quel moment. Maquillage, coiffure, habillage : c'est une affaire bien rodée.
Notre-Dame de Paris, c'est le récit d'une alchimie parfaite. Des décors simples mais inventifs, des chorégraphies ultra-modernes, des chansons intemporelles, et surtout des thèmes universels. Victor Hugo avait vu juste. Lui qui dès 1831 mettait en lumière laissés pour compte, marginaux, handicapés. L'histoire fait mouche, voire même prend encore plus de sens en 2023. Luc Plamandon, qui a eu l'intuition de l'adaptation en spectacle musical, ne s'y est pas trompé. Et Richard Cocciante, qui a mis l'ouvre en musique, non plus.
Notre-Dame de Paris, jusqu'au 16 juillet au David H. Kock Theater du Lincoln Center, New-York.Du 2 au 10 août à la Salle Wilfrid-Pelletier de Montréal, Québec.A l'automne à Paris, au Palais des Congrès, lieu de sa création il y a 25 ans.
Notre-Dame de Paris, jusqu'au 16 juillet au David H. Kock Theater du Lincoln Center, New-York.
Du 2 au 10 août à la Salle Wilfrid-Pelletier de Montréal, Québec.
A l'automne à Paris, au Palais des Congrès, lieu de sa création il y a 25 ans.
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