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Pride à Paris : après la marche, où faire la fête ce week-end ?

logo de Liberation Liberation 23.06.2023 17:24:41 Florian Bardou
A la marche des fiertés de Paris, en juin 2018.

La pride : voilà un événement attendu chaque année par des milliers de gays, lesbiennes, bis, personnes trans, queer ou intersexes, pour défendre dans la rue les droits LGBT + tout en célébrant la visibilité. La manifestation, qui rappelons-le est une commémoration des émeutes de Stonewall il y a plus de cinquante ans à New York, s'élancera ce samedi dans les rues de la capitale depuis la place de la Nation à celle de la République, où jusque tard dans la nuit un grand podium accueillera DJ sets (Chloé, Cormac), concerts (Jeanne Added, Lalla Rami) et performers (la troupe du cabaret Madame Arthur et le Cirque fièr·e·s, entre autres).

Bref, une marche des fiertés tout ce qu'il y a de plus classique dans son format, même si elle est amputée cette année par les organisateurs de ses chars motorisés diffusant du gros son par souci écologique et de sécurité. Mais pas de quoi renoncer à l'esprit festif de la mobilisation pour autant. Car si la pride est un moment revendicatif, elle est aussi l'occasion dans le même élan de fêter la diversité des identités. Et les fêtes d'après la marche ne manquent pas à cet égard. Pour les plus organisés, le choix de la soirée où se rendre est d'ailleurs fait depuis un paquet de temps. Alors pour celles et ceux qui sont plutôt last minute, voici la sélection de Libé.

On l'a écrit et répété : le quartier gay du Marais (IVe arrondissement), rongé par la spéculation immobilière, n'est plus ce qu'il était à son apogée dans les années 2000. Nombre d'établissements communautaires, y compris des bars emblématiques comme l'Open café, rue des Archives, ont fermé ces dernières années. Cela n'empêchera pas la fête de battre son plein ce week-end des fiertés comme en atteste la floraison des drapeaux arc-en-ciel sur les devantures. Et il y en a pour tous les goûts. Pour les tenants d'une «pride» patrimoniale, on conseille donc de prendre un verre un pied dans la rue, un pied dans les bars du «ghetto» cher à Guillaume Dustan : au Duplex (rue Michel le Comte), au Cox (rue des Archives) ou aux Souffleurs (rue de la Verrerie). Citons pour la version lesbienne, trans ou féministe : le Bar'Ouf ou la Mutinerie (rue Saint-Martin). Et ceux qui veulent poursuivre dans la nuit pourront toujours se rendre au Tango (rue au Maire), la «boîte à frisson» axée hymnes plus ou moins vintage, qui a rouvert ses portes cette année grâce à un collectif après deux ans de fermeture.

Les soirées Wet For Me, uniques par leur taille et leur programmation en France, sont le temple de la teuf lesbienne hexagonale depuis une quinzaine d'années. Traditionnellement organisées à la Machine du Moulin Rouge (XVIIIe arrondissement) par le collectif Barbi(e) turix, elles ont depuis quelques années élu domicile au Cabaret sauvage (club sous chapiteau du parc de la Villette, XIXe arrondissement) pour la pride. Et cette année, la sauterie électronique s'étale sur deux jours avec une soirée sous un format club le samedi dans les lieux et un open air le dimanche au Virage, club sous le périph dans le XVIIe arrondissement. Au programme, pour 10 à 18 euros l'entrée : des DJsets (Gonthier, Anaco, Mira Lò, etc.), de la musique live (Hyphen Hyphen, Franky Gogo) et beaucoup d'humidité.

Le nord-est parisien, riche en lieux festifs et clubs électroniques, n'est pas en reste pour célébrer les fiertés. Et s'il reste quelques places en vente sur place, on conseille de tester trois des soirées emblématiques de la teuf queer électronique parisienne depuis cinq ou six ans. La première, la Mustang, organisée dans l'une des folies de Tschumi devenue un clubstaurant, à la Folie, consacre cette édition à des DJ de la Nouvelle-Orléans et de Tel-Aviv. La deuxième, la Spectrum, qui a pris ses quartiers à la Station - Gare des mines (ancienne gare à charbon de la SNCF à la lisière avec Aubervilliers transformée en espace festif), assume une vibe techno à la berlinoise (avec en prime The Lady Machine). Quant à la troisième, la Kindergarten, acoquinée avec le collectif déjanté des Sours malsaines, promet d'unir les familles «à trois papas, trois mamans» dans des «sauteries consenties» à la Machine du Moulin Rouge (XVIIIe arrondissement). Entre 12 et 18 euros sur place ou en préventes.

Certains et certaines préféreront à juste titre teufer en extérieur, soleil et températures obligent. On peut leur proposer de guincher au bord de l'eau, en l'occurrence en bord de Seine, jusqu'au petit matin, 7 heures. Deux recommandations pailletées : la Cocotte Club, émanation maousse des récurrentes soirées Flash Cocotte depuis plus de dix ans, et qui célèbre au Wanderlust (XIIIe arrondissement), accolée à la Cité de la mode et du design, les dix ans du mariage pour tous et toutes. Ou, sur la rive en face, la plus récente Discoquette, alliée au collectif Futile, pour une «kiki pride» sur la péniche Mazette (XIIe arrondissement). Et pour 16 euros à l'entrée, en plus d'un espace club, il y sera possible de participer à une scène ouverte de drag-queens et kings en début de soirée.

Les irréductibles peuvent se consoler. Il sera toujours possible de poursuivre sa nuit (ou sa matinée) ou commencer son dimanche matin par un «after» («après» en français). La proposition la plus alléchante (et peut-être la plus engageante) est la soirée Scorpio au Virage (encore pour une quinzaine d'euros sur place) à partir de 6 heures du matin et jusqu'à 15 heures, à la la suite de la soirée disco Madame Klaude. Les plus téméraires pourront poursuivre le soir en mode ginguette gay au Rosa Bonheur des Buttes-Chaumont (XIXe arrondissement) ou sur la péniche des mêmes proprios, près d'Invalides (VIIe arrondissement) pour sa version lesbienne.

vendredi 23 juin 2023 20:24:41 Categories: Liberation

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