Les fonds des monarchies du Golfe seront au cour du "nouveau pacte financier mondial" pour faire à la crise climatique et à la pauvreté qui minent le développement des pays du sud. Un sommet international est organisé à Paris.
Utiliser l'argent des fonds des monarchies des pays du Golfe pour financer la transition climatique. La piste a été évoquée au sommet pour "un nouveau pacte financier mondial" pour aider les pays vulnérables à s'adapter au dérèglement du climat. Principaux émetteurs de CO2 par habitant, ces pays sont aussi ceux qui disposent des moyens financiers les plus importants de la planète pour accompagner la transition climatique.
Invité de franceinfo, vendredi 23 juin, Emmanuel Macron a plaidé en ce sens : "On ne peut régler aucun problème, si le monde se divise". "Il faut une taxation internationale" pour financer la lutte contre la pauvreté et le climat, a plaidé le chef de l'Etat : "Ça ne marche pas quand on le fait tout seul". "Le socialisme dans un seul pays, ça ne fonctionne pas, et la taxation internationale dans un seul pays, ça ne marche pas, parce que ce n'est pas une taxation internationale et ça pénalise ce pays", a-t-il développé, appelant à une "mobilisation" pour mettre en place un système de taxation internationale sur les transactions financières (TTF), les billets d'avion et le transport maritime afin de financer la lutte pour le climat et contre la pauvreté.
S'ils ne sont pas les seuls visés, les monarchies des pays du Golfe représentent, à elles seules, plus de la moitié des 7000 milliards de dollars détenus par les fonds souverains au niveau mondial. Le Public Investment Fund (PIF) d'Arabie saoudite, en très forte croissante, jouera un rôle de premier plan dans les prochaines années, estime Bertrand Besancenot, ancien ambassadeur à Riyad. "On sait que le PIF est aujourd'hui un des fonds souverains les plus importants et qu'il a vocation à devenir le premier fond souverain au monde. On sait qu'il y a un capital privé saoudien extrêmement important dont une partie est investie à l'étranger", rappelle-t-il.
"Donc, lorsqu'on veut mobiliser, modifier le système tel qu'il existe, il faut associer ceux qui ont les moyens, que ce soit le PIF ou le secteur privé saoudien", conclut Bertrand Besancenot. Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, participe à ce sommet sur la finance climat, organisé jeudi 22 et vendredi 23 juin à Paris.
Le Royaume comme les autres monarchies pétrolières du Golfe veut atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050-2060. D'où des investissements massifs dans les énergies renouvelables pour sortir du tout-pétrole, car ses pays, certes immensément riches, sont aussi en première ligne de l'augmentation des températures, déjà très élevées dans cette région désertique.