Le PDG de Ford, Jim Farley n'a pas hésité à lancer un petit tacle à Elon Musk et son Tesla Cybertruck. L'homme d'affaires ne craint pas du tout l'arrivée du pick-up électrique sur le marché, dont il n'hésite pas à se moquer gentiment. La comparaison avec le Ford F-150 Lightning qui fait son arrivée en Europe n'est pas anodine.
Qui aime bien, châtie bien. Ce proverbe très connu pourrait tout à fait s'appliquer à la relation étonnante qu'entretiennent les patrons de Tesla et de Ford, à savoir Elon Musk et Jim Farley. Les deux semblent plus que prêts à collaborer, mais cela ne veut pas dire que tout est rose entre les deux marques, qui n'hésitent pas à se tacler publiquement.
Il y a quelques jours, le PDG de la marque à l'ovale bleu a été interrogé par les journalistes de la chaîne américaine CNBC. Un entretien dans lequel l'homme d'affaires évoque sa stratégie pour ses voitures électriques, ainsi que son partenariat avec Tesla. Depuis peu, les propriétaires de Ford peuvent en effet se brancher sur les Superchargeurs aux États-Unis et seront dotés d'un adaptateur intégré pour faciliter la charge, avant d'intégrer carrément le connecteur Tesla dans les années à venir.
Ce dernier affirme n'avoir pas hésité une seconde avec ses équipes pour conclure ce partenariat, en raison de la fiabilité du réseau et de l'emplacement stratégique des bornes. Cependant, si Jim Farley n'hésite pas à lancer des fleurs à Tesla, il n'est pas non plus un grand adepte de toute la stratégie du constructeur désormais basé au Texas. Et il n'hésite pas à le dire.
Ce dernier s'est en effet exprimé au sujet du Cybertruck, dont la date de lancement ne cesse d'être repoussée. Et il ne craint aucunement que le pick-up électrique vole des clients à son F-150 Lightning, son principal rival. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le dirigeant n'y va pas de main morte. Il affirme en effet que « la réalité est que l'Amérique aime les outsiders [.] nous sommes le leader du marché des camions et des fourgonnettes électriques, et nous connaissons ces clients mieux que quiconque« .
Il va encore plus loin dans la provocation et déclare que « s'il [Elon Musk] veut concevoir un Cybertruck pour les gens de la Silicon Valley, très bien [.] C'est comme un produit haut de gamme cool garé devant un hôtel. Mais je ne fabrique pas de camions comme ça. Je fabrique des camions pour de vraies personnes qui font un vrai travail, et c'est un type de camion différent« . Voilà qui est fait.
Il faut dire que le pick-up de Tesla a beaucoup été critiqué pour son design exubérant et son manque de praticité, bien qu'il se dote d'une grande benne et d'un système lui permettant de se déplacer en crabe. Des fonctionnalités qui lui permettent de pouvoir se mettre au service des professionnels ayant des besoins bien spécifiques. De toutes façons, le Cybertruck n'a pas encore vu le jour et ne devrait pas faire trop d'ombre à Ford.
En effet, et comme le rappelle le site chinois It Home, plus de 13 000 exemplaires du F-150 Lightning ont été livrés aux États-Unis en 2022, alors qu'il est commercialisé en Europe, via la Norvège, depuis quelques semaines seulement. La marque va devoir honorer pas moins de 200 000 pré-commandes ayant été enregistrées pour le pick-up électrique. De quoi lui assurer une belle longueur d'avance sur la marque d'Elon Musk, qui cartonne toutefois toujours autant avec sa Model Y.
Le site chinois rappelle par ailleurs que si Tesla reste le numéro 1 de l'électrique dans le monde, devant BYD et Volkswagen, le marché des utilitaires reste actuellement le plus lucratif aux États-Unis. Ford a donc tout intérêt à se battre pour rester devant son rival avec son pick-up. En Europe, le constructeur a également récemment dévoilé son e-Transit Courier, qui embarque une motorisation similaire au futur Puma électrique prévu pour 2025.
Ce petit tacle contre Tesla peut sembler surprenant de la part du patron de Ford. Et pour cause, on se rappelle qu'Elon Musk saluait quelques semaines plus tôt la stratégie de son rival, et ce malgré les pertes colossales qu'il devrait essuyer en raison de ses investissements pour l'électrification de son catalogue.