La grande caravane du Tour de France s'apprête à convoyer jusqu'au Pays basque. Dans huit jours sera en effet donné le grand départ du Tour de France, le rendez-vous de l'année pour France Télévisions. Et à deux ans de la fin de son contrat avec Amaury, l'organisateur de la Grande Boucle, le service public joue gros. La faute à une réalisation guère inspirée l'an dernier.
« Les impératifs de la réalisation du cyclisme sont nombreux et le cyclisme est sans doute l'un des sports les plus difficiles à filmer, mais la réalisation de cette année s'est régulièrement montrée au mieux déroutante », avait pointé du doigt L'Equipe à l'heure de faire le bilan du Tour. Les commentateurs de RMC n'avaient pas été plus charitables.
« Je ne sais pas ce qui se passe, je pense qu'il faudrait changer ses lunettes » ou « Je pense que c'est son dernier Tour de France, enfin j'espère en tout cas ! »avait-on pu entendre lors de la 11 étape alors que la réalisation avait manqué l'attaque la grande offensive de Jonas Vingegaard et son équipe Jumbo Visma dans le Télégraphe. « Il y a la course qui se passe derrière, et on la voit pas », avait regretté Cyrille Guimard.
Ce raté fut sans doute le plus marquant. Mais les réalisateurs n'avaient pas été plus inspirés lors de la montée de l'Alpe d'Huez, privilégiant des plans sur ses coureurs intercalés au détriment d'attaques en tête de la course. Et cette fois, France Télévisions n'a pas tenté de rattraper le coup en diffusants des séquences en différé comme si c'était du direct. Autres loupés, les arrivées des 3e et 21e étapes, le réalisateur manquant le moment où les sprinters lançaient leur sprint.
Aux manettes du Tour de France depuis 2020, Anthony Forestier, qui a succédé à Jean-Maurice Ooghe, maître d'ouvre durant 22 ans, sera donc très attendu. La préparation a été minutieuse. « Je fais le parcours en entier et je regarde ce qu'il y a d'intéressant à montrer via les motos ou l'hélicoptère. Je vais à la rencontre des gens de chaque ville pour partager ce qu'ils ont envie de mettre en valeur et je fais une liste. Il y a alors un parcours modèle à montrer, et la réalité », avait-il expliqué au Populaire du Centre, ajoutant: « Il faut être très concentré, très calme et toujours essayer de faire comprendre aux gens dans leur canapé ce qu'il se passe. »
« Il faut que tout le monde s'y retrouve. Après, il y a des moments où la priorité, c'est la course, une attaque, un fait de course, avait-il renchéri, précisant encore: « Mon défi c'est de faire vivre la course au plus près de l'action grâce aux sons captés à l'intérieur du peloton. »