La ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, est toujours dans la tourmente. Elle s'est longuement expliquée hier à la Chambre, concernant ces visas délivrés à une délégation iranienne pour venir à Bruxelles. Mais, l'affaire n'est pas terminée, la ministre est encore interrogée par les députés cet après-midi.
Pourquoi la séance d'hier n'a-t-elle pas suffi ?
L'audition d'Hadja Lahbib n'a pas convaincu les partis d'opposition et des partis de la majorité : PS, Vooruit, Ecolo-Groen. Ces partis veulent entendre à nouveau la ministre des Affaires étrangères sur ce dossier. Mais, ils devraient être déçus parce que les libéraux francophones et flamands, le MR et l'Open Vld, ont trouvé une petite astuce. Ils ont déposé une motion simple, un texte qui demande un vote sur la confiance autour de la ministre des Affaires étrangères : est-ce que les parlementaires la soutiennent encore ou pas ? Et ce vote n'arrivera pas aujourd'hui. Mais, dans plusieurs jours, voire la semaine prochaine en séance plénière. Ce qui donne en quelque sorte une semaine de sursis à la vie politique d'Hadja Lahbib. Cela ne change rien aux positions actuelles. Les partis d'opposition veulent toujours la démission de la ministre. Certains partis de la majorité veulent des explications supplémentaires, comme Ecolo. Certains veulent même des excuses publiques, comme le PS. Cela dénote en tout cas d'un gros malaise qui est loin de s'apaiser au sein du gouvernement d'Alexander De Croo.
Qui soutient encore la ministre aujourd'hui ?
Finalement, il ne reste plus que les libéraux francophones et flamands, le MR et l'Open Vld. Le MR a développé une sorte d'argumentaire pour la défendre.
On lui reproche d'avoir donné des versions différentes pour expliquer l'octroi de visas à des maires iraniens : une version la semaine dernière à la Chambre, l'autre en commission hier. Pour le MR, la semaine dernière elle n'a eu que cinq minutes par rapport aux quatre heures d'explication à la Chambre.
On lui reproche des incohérences dans les dates. Le MR explique qu'il y aurait sans doute une petite bisbrouille, un petit mélange dans les dates, au sein de son cabinet. Le MR ajoute qu'il trouve que PS et Ecolo sont particulièrement agressifs dans ce dossier.