Des recettes au plus haut. Pénalisées par la crise sanitaire en 2020, les ressources fiscales de l'Etat ont poursuivi l'an passé leur redressement entamé en 2021. Impôt sur le revenu, TVA, impôt sur les sociétés... Les principaux impôts et taxes ont généré des montants records en 2022, selon le dernier rapport de la Direction générale des Finances publiques. Tour d'horizon.
Avec l'inflation et la hausse du nombre d'entreprises collectrices (+524.000), les recettes de TVA ont bondi en 2022, à 272.812 milliards d'euros, soit 30 milliards de plus qu'en 2021.
Sur cette somme, les recettes de l'Etat ont représenté 170,9 milliards d'euros (+19,2 milliards). Les collectivités territoriales ont quant à elles perçu 40,9 milliards d'euros, après 37,4 milliards en 2021.
En 2022, l'Etat a perçu 109,8 milliards d'euros de recettes brutes au titre de l'impôt sur le revenu, avant remboursements et dégrèvements. C'est 10 milliards d'euros de plus qu'un an auparavant. Une augmentation qui s'explique notamment par la hausse du nombre de foyers fiscaux (40,3 millions) dont près de 18 millions ont été imposés l'année dernière, contre 17,6 en 2021.
Notons par ailleurs que 29 millions de déclarations de revenus ont été complétées en ligne sur le site des impôts et 10,8 millions de déclarations ont donné lieu à une taxation automatique.
L'impôt sur les sociétés a généré 86,8 milliards d'euros de recettes brutes en 2022, contre 74,5 milliards en 2021, avec un nombre d'entreprises imposables en hausse de plus de 200.000 sur la période, à 3,1 millions.
En janvier, Gabriel Attal annonçait déjà que les recettes de l'IS avaient atteint "un record" en 2022. "Cela montre surtout que notre choix de baisser les impôts est stratégiquement le bon. (...) Taxer moins, c'est un levier de compétitivité et d'attractivité donc ça fait rentrer des recettes", avait expliqué le ministre délégué aux Comptes publics dans Le Figaro.
A noter que la taxe sur les services numériques, parfois surnommée "taxe Gafa" car elle cible les géants du numérique, a quant à elle rapporté 621 millions d'euros en 2022 (+147 millions sur un an).
Successeur de l'ISF, l'impôt sur la fortune immobilière (IFI) a rapporté 2,35 milliards d'euros à l'Etat en 2022, près de 164.000 déclarations ayant été soumises cette même année. Les recettes ont augmenté de 250 millions d'euros par rapport à 2021 et de 337 millions par rapport à 2020.
À 24,3 milliards d'euros en 2020, les recettes de la taxe d'habitation ont chuté en 2021 en raison de la suppression progressive de cette taxe. En 2022, seuls 20% des plus aisés la payaient encore tout en bénéficiant d'un dégrèvement de 65%. Résultat, la taxe d'habitation a rapporté 3 milliards d'euros l'an passé. Depuis 2023, la taxe d'habitation ne concerne plus que les résidences secondaires.
Jusqu'à présent, la suppression de la taxe d'habitation ne semble pas s'être traduite par une forte augmentation de la taxe foncière. En effet, les ressources générées par cette taxe n'ont augmenté "que" de 2,5 milliards entre 2021 et 2022 pour atteindre 46,2 milliards d'euros. Des hausses historiques de la taxe foncière sont toutefois attendues en 2023.
Les recettes des redressements fiscaux ont de nouveau progressé en 2022, à 14,6 milliards d'euros, contre 13,4 milliards en 2021. Plus précisément, il s'agit ici des droits et pénalités dont le recouvrement a été demandé par l'administration. Les montants encaissés après un contrôle fiscal se sont élevés, eux, à 10,6 milliards d'euros l'an dernier. Un niveau proche de celui observé en 2021 (10,7 milliards).