Conclue en apothéose, la Coupe du monde 1998 aurait pu tourner court pour Zinedine Zidane. Sans le but en or inscrit au bout de la prolongation par Laurent Blanc en huitième de finale face au Paraguay, le tournoi du meneur de jeu tricolore aurait pu s'être arrêté dès le deuxième match face à l'Arabie Saoudite. La faute à son exclusion après un mauvais geste sur Amin.
« Zinédine, c'est impardonnable, avait d'ailleurs réagi Didier Deschamps sitôt après le match face aux Saoudiens. On sait que c'est un joueur impulsif mais bon, il va nous condamner sur deux ou trois matchs, je pense qu'il va les prendre. Sachant l'importance qu'a Zidane dans notre jeu, c'est un atout important que l'on perd. » Aimé Jacquet, qui le matin même du match avait demandé à ses joueurs et notamment à son numéro 10 de maîtriser leurs nerfs, est tout autant remonté. « Quand on commet un geste regrettable, on doit s'attendre à le payer cher », avait-il lancé.
Zinedine Zidane avait très mal vécu ce manque de soutien de son sélectionneur et de ses coéquipiers. Il n'avait d'ailleurs pas hésité à leur répondre dans la presse comme l'a souligné Le Monde. « C'est pire que de la déception », avait-il ainsi expliqué concernant les commentaires de son capitaine, coéquipier à la Juventus depuis deux saisons. « Il peut penser ce qu'il veut », avait-il également soufflé au sujet d'Aimé Jacquet avant d'avancer des explications plutôt bancales.
« Je suis retombé involontairement sur le Saoudien, je n'ai donc pas commis de faute », avait-il ainsi affirmé. Vingt ans plus tard, ZZ tiendra un tout autre discours, plus en phase avec la réalité. « Personne n'est parfait, sourit le principal intéressé au sujet de ce rouge incompréhensible. Je ne l'étais pas. Je ne suis pas fier de ce j'ai pu faire de temps en temps sur un terrain. Ce geste, quand j'écrase le joueur, je ne suis pas fier. Mais on ne peut pas se changer, ça fait partie de ma vie », avait-il confié dans le documentaire de TF1, «98, secrets d'une victoire».