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Disparition du Titan, dernier exemple des périples extrêmes dédiés aux ultra-riches

logo de Capital Capital 22.06.2023 00:23:46 Héloïse Uberti
Disparition du Titan, dernier exemple des périples extrêmes dédiés aux ultra-riches

Depuis plusieurs jours, le drame occupe la Une de tous les médias : un sous-marin parti explorer l'épave du Titanic est porté disparu. Parmi les passagers, le PDG d'une entreprise de vente de jets privés établie à Dubaï, et un riche homme d'affaires pakistanais avec son fils. Pour inviter les particuliers à plonger au plus près de l'épave du célèvre paquebot, l'entreprise Ocean Gate - qui exploite le submersible - proposait des billets affichés à 250.000 dollars (environ 229.000 euros). Une expérience extrêmement coûteuse, mais surtout à hauts risques pour les cinq personnes à bord qui ne disposent que d'une capacité d'oxygène de 96 heures.

Ce goût pour l'extrême n'est pas nouveau. Chez les Ultra-High Net Worth Individuals (UHNWI) - les personnes qui pèsent plus de 30 millions de dollars de patrimoine -, le "no limit" du tourisme haut de gamme a même pris une ampleur inédite ces dernières années. Faire le tour de l'océan Indien en hydravion, plonger dans les fonds marins pour contempler leurs récifs coralliens ou des épaves de navires, naviguer sur le trimaran le plus rapide du monde, survoler le pôle Nord en ballon. les agences de voyage de luxe redoublent de créativité pour offrir à leurs clients - qui ont déjà tout vu ! - des expériences exceptionnelles qui ne leur seraient même pas venues à l'esprit.

Aller là où personne ne va. Pour plusieurs centaines de milliers de dollars par personne (voire plus !), ces richissimes sont prêts à tout pour échapper au "comme tout le monde". Et puisque les frontières sont toujours repoussées, certains vont même jusqu'à s'envoyer en l'air. littéralement. C'est ainsi, qu'avec des entreprises comme Space X, Virgin Galactic ou Blue Origin, le tourisme spatial est devenu une réalité dont certains rares fortunés ne se privent plus.

Le premier touriste dans l'espace était Dennis Tito, un multimillionnaire américain. Il a été envoyé en 2001 sur la Station spatiale internationale (ISS) où il a passé près de huit jours. Au cours des huit années qui ont suivi, six autres civils ont acheté un ticket pour rejoindre l'ISS. "À ce moment-là, les touristes n'avaient qu'une seule destination possible. Puis le tourisme suborbital s'est développé, et le nombre de possibilités a explosé", explique Maxime Puteaux, consultant chez Euroconsult. Le tourisme suborbital, c'est la "classe éco" de l'espace en quelque sorte. Moins loin et moins long (2 à 3 heures maximum, comme un "saut" dans l'espace), le voyage vous permet tout de même de faire l'expérience de l'apesanteur et de voir la Terre depuis le ciel, le tout pour un prix d'appel de 500.000 dollars - là où une semaine passée sur l'ISS coûte au moins 60 millions de dollars par personne selon le spécialiste. Certes, le temps passé en l'air n'est pas le même.

Les sociétés Virgin Galactic et Blue Origin se concentrent sur les vols suborbitaux, tandis qu'Axiom et Boeing travaillent sur des missions orbitales. Space X, l'entreprise fondée par Elon Musk, privilégie le tourisme lunaire, même si sa capsule, Crew Dragon, effectue des vols orbitaux pour transporter des astronautes jusqu'à l'ISS.

Depuis quelques années, on observe un emballement pour le tourisme suborbital chez les ultra-riches. "La promesse de démocratiser le tourisme spatial a échoué, elle est dans l'impasse aujourd'hui", concède l'expert d'Euroconsult. "L'objectif est avant tout de rentabiliser la sous-traitance du transport d'astronautes par des sociétés privées, pas tellement de commercialiser l'accès à l'espace." Les prix ne devraient pas baisser de sitôt, l'espace se réserve pour la clientèle la plus fortunée de la planète. Puisque la Lune se refuse à nous pour ce week-end, pourquoi pas Saint-Malo ?

jeudi 22 juin 2023 03:23:46 Categories: Capital

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