La pilule contraceptive est-elle néfaste pour la santé mentale des femmes ? Une étude suédoise tend à prouver que oui, alors que l'usage de la pilule est en recul au sein des jeunes générations.
La pilule est sur la sellette. Si elle reste le premier choix de contraception en France et en Belgique devant le préservatif et le stérilet, ses effets non désirés sont aujourd'hui bien connus : prise de poids, saignements, troubles de l'humeur, ...
Une étude récente semble même démontrer que la pilule contraceptive perturbe la santé mentale des femmes à court et long terme. Pour tenter de mettre en évidence un lien de cause à effet, une ambitieuse étude suédoise , relayée par la revue "Epidemiology and Psychiatric Sciences" a passé au crible le dossier médical d'un échantillon de 260.000 femmes, depuis leur naissance jusqu'à l'âge de la ménopause.
Les résultats sont limpides : la pilule augmente de 73% le risque de faire une dépression, en particulier pendant les 2 premières années suivant le début le la prise de ce contraceptif.
Les chercheurs responsables de cette étude expliquent que la prévalence des dépressions des femmes sous pilule contraceptive est plus que probablement liée aux hormones. "Ces résultats pourraient s'expliquer par les fluctuations hormonales induites par l'initiation aux pilules contraceptives orales (CO), qui peuvent affecter les femmes particulièrement sensibles aux variations des taux d'hormones et de leurs métabolites", peut-on lire dans leur conclusions.
Toujours selon cette étude, les patientes qui ont commencé à prendre la pilule dès leur plus jeune âge présentaient des symptômes dépressifs 130% plus élevés que les utilisatrices adultes, chez qui les risques restent malgré tout aussi préoccupant (92%).
"En outre, l'utilisation de la pilule pendant l'adolescence pourrait augmenter le risque de dépression plus tard dans la vie", soulignent les chercheurs qui précisent que leur étude n'a pas pour finalité de décrédibiliser complètement la pilule.
"Les pilules contraceptives permettent aux femmes d'éviter les grossesses non désirées et peuvent également prévenir les maladies qui touchent les femmes, notamment le cancer de l'ovaire et le cancer de l'utérus", relève Therese Johansson, une des autrices, du département de génétique et de pathologie de l'université d'Uppsala.
Mais "des évaluations individualisées des risques et des avantages doivent être effectuées", plaident les auteurs.
(LpR - Source : ça m'intéresse -Picture : Reproductive Health Supplies Coalition via Unsplash)