Le gouvernement a prononcé ce mercredi 21 juin la dissolution des Soulèvements de la Terre. Après des semaines de procédure, enclenchée fin mars, l'État s'est ouvert la possibilité de priver d'existence légale le collectif, qualifié volontiers par Gérald Darmanin de « groupuscule d'écoterroristes ».
Clap de fin pour les Soulèvements de la Terre. Du moins, de manière administrative. Le collectif de militants écologistes, né des cendres de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) puis réanimé à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) en opposition au projet de méga bassines a été officiellement dissous ce mercredi 21 juin en Conseil des ministres par Gérald Darmanin.
Le ministre de l'Intérieur s'est appuyé sur une disposition légale datant de 1936, et donnant la possibilité à l'État de dissoudre une association. Elle a été élargie récemment par la loi dite Séparatisme du 24 août 2021. Une loi du code de la sécurité intérieure qui étend son champ d'application à toute association ou groupement de fait « qui provoque à des manifestations armées ou à des agissements violents à l'encontre des personnes ou des biens ».
Pour appuyer son argumentaire, le gouvernement liste ainsi dans le décret une série d'actions menées par SLT qui ont entraîné des « destructions matérielles » et « des agressions physiques contre les forces de l'ordre ».
Toutefois, le collectif comme toutes les associations visées par un décret de dissolution ont la possibilité de déposer un recours devant le Conseil d'État. Recours qui n'est pas suspensif. « Nous irons devant la justice et croyons dans la possibilité d'une victoire juridique pour casser cette décision inique, comme ce fut le cas pour d'autres dissolutions pour motif politique des dernières années », ont ainsi assuré les Soulèvements ce mercredi.
En 2022, des dissolutions annoncées par Gérald Darmanin, comme celles du média Nantes Révoltée, et du Groupe antifasciste Lyon et environs, dit Gale, ont conduit à leur annulation en raison de non-respect de procédures.
Cependant, même avec des dissolutions dans les clous, plusieurs collectifs sont parvenus à se reconstituer autrement. Le groupe d'extrême droite radicale Génération identitaire, dissous en mars 2021, est par exemple réapparu par le biais de ses militants au sein de collectifs existants ou créés depuis. Une reconstitution qui n'est toutefois pas sans incidence : elle est punie de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende.