Après plus de dix ans à la tête de la CFDT, Laurent Berger quitte ses fonctions ce mercredi. Opposé à Emmanuel Macron notamment sur la réforme des retraites, le syndicaliste profite de sa dernière interview en tant que secrétaire général pour attaquer le président de la République.
Sous le quinquennat de François Hollande, Laurent Berger avait acquis le surnom de « ministre du Travail bis », alors que le Président le consultait sans arrêt. Emmanuel Macron, à l'inverse, a toujours fait en sorte de le contourner, surtout pendant la bataille des retraites.
« Je ne veux pas tomber dans l'ultra personnalisation des choses, mais on n'a pas la même conception de la démocratie sociale, ni sans doute de la démocratie », a déploré Laurent Berger mercredi dans Midi Libre. « On n'a pas la même conception du modèle social qui doit être le nôtre pour accompagner les Français, les parcours », a-t-il encore ajouté.
Selon Laurent Berger, les relations tendues entretenues avec le chef de l'État ne sont pas liées aux syndicalistes. « On a eu à s'affronter, mais quand il fallait chercher les compromis possibles, on a essayé de le faire. La CFDT a gardé la même ligne. Ce n'est pas nous qui avons changé ! », attaque encore le leader syndical.
Laurent Berger n'est pas inquiet pour l'avenir du syndicalisme : « Au moment où on voulait nous faire croire que le syndicalisme était dépassé, qu'il n'avait plus sa place dans le monde du travail, nous avons montré qu'il restait central. »
Depuis les élections professionnelles de 2018, Laurent Berger a fait de la CFDT la première force syndicale, devant la CGT. Malgré l'échec de son combat contre la réforme des retraites - adoptée, validée par le Conseil constitutionnel et mise en ouvre pour la rentrée prochaine -, la CFDT dit avoir engrangé ces dernières semaines un flot d'adhésions.