Les joueuses suédoises ont été contraintes de montrer leurs organes génitaux lors de la Coupe du monde 2011, assure Nilla Fischer, défenseuse centrale aujourd'hui retraitée. Un examen médical qui a été organisé par le médecin de l'équipe nationale afin de prouver que les joueuses étaient bien des femmes.
C'est une polémique qui pourrait prendre de l'ampleur à mesure que la Coupe du monde féminine se rapproche (20 juillet - 20 août). Dans son livre Jag sa inte ens hälften (« Je n'ai même pas dit la moitié »), Nilla Fischer, internationale suédoise (194 sélections) retraitée depuis 2022, lâche une bombe. Elle déclare que les joueuses suédoises ont dû se soumettre à un examen médical lors de la Coupe du monde 2011 pour prouver qu'elles étaient bien des femmes.
« Une humiliation »
À la suite de rumeurs selon lesquelles l'équipe féminine de Guinée équatoriale comprendrait des hommes, les footballeuses ont ainsi reçu des consignes : « On nous a dit de ne pas nous raser l'entrejambe pendant quelques jours et que nous aurions à montrer nos parties génitales à un médecin. »
Ce test de féminité a bien eu lieu, mené par une kiné. « Je comprends ce que je dois faire et je baisse rapidement mon pantalon d'entraînement et mes sous-vêtements en même temps, détaille la défenseuse centrale dans une interview accordée au média suédois Aftonbladet . La kiné acquiesce et dit « oui », puis elle regarde le médecin qui se tient dos à ma porte. Il prend une note et continue dans le couloir pour frapper à la porte suivante. Une fois que toutes les joueuses ont été contrôlées, c'est-à-dire qu'elles ont montré leurs parties génitales, notre médecin atteste que l'équipe est uniquement composée de femmes. »
Nilla Fisher décrit cet examen comme une « humiliation » et raconte s'être sentie obligée de s'y soumettre afin de ne pas compromettre ses chances de participer au Mondial.
La Fifa a mis en place un protocole depuis 2011
Après ces révélations, la Fifa a déclaré qu'elle avait « pris note des récents commentaires de Nilla Fischer ». Depuis 2011, l'instance a mis en place un protocole visant à préserver « l'égalité des chances » et éviter toute « concurrence déloyale », selon les justifications avancées à l'époque.
D'après Le Parisien , qui s'était penché sur la question à l'occasion du Mondial 2019, une footballeuse peut être examinée en plein tournoi si une équipe adverse ou des médecins assermentés transmettent par écrit des « motifs et des preuves » aux organisateurs. Si la requête est acceptée, le médecin en chef de la compétition examine alors le dossier médical de la footballeuse, fourni en amont par le staff de la sélection. Des experts peuvent ensuite être sollicités pour fournir un avis médical.
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Un porte-parole de la Fifa avait à l'époque déclaré que ce test n'avait encore jamais été pratiqué en compétition.