C'est la première grève dans le groupe depuis 2012. La rédaction de Sud Ouest a annoncé mardi 20 juin «un arrêt de travail à effet immédiat», «depuis 14 heures jusqu'à la fin des services». Dans un communiqué, les journalistes expliquent que cette grève «est une réponse aux mesures annoncées par la direction lors de la commission économique du CSE du 15 juin afin de répondre, selon le directeur Nicolas Sterckx, à la "situation dégradée" de l'entreprise».
De son côté, le SNJ Sud Ouest confirme sur Twitter que «le principe d'une grève immédiate a été acté ce mardi 20 juin à la majorité lors d'une assemblée générale des journalistes de «Sud Ouest» à la suite des annonces de la direction la semaine passée concernant un plan d'économies renforcé».
Comme noté chez nos confrères de France Bleu, la vente des journaux et des abonnements numériques sont en baisse depuis le début d'année. Dans un communiqué précédent, la direction du groupe notait qu'«après quatre mois d'exploitation, un retard d'1,2 millions d'euros de résultat est constaté pour la Sapeso. Si nous n'engageons pas des actions ce constat ne pourra pas s'améliorer». Par «actions», la direction entend, entre autres, une diminution du nombre de pages dans le journal ainsi qu'une augmentation du prix de l'édition papier de 10 centimes à partir du 1er juillet. Une stratégie que la rédaction, à travers un message d'un collectif de journalistes grévistes réunis mardi 20 juin, juge «contradictoire avec l'objectif affiché de la direction de conquête de lecteurs et abonnés». Un pari risqué pour l'avenir du titre.
Les journalistes de Sud Ouest dénoncent d'ailleurs des mesures de réduction de la masse salariale, qui auront «un effet néfaste sur les conditions et la qualité de travail». «Cela a été vu comme du mépris à l'encontre des journalistes, mais aussi comme une stratégie économique mortifère», enfoncent-ils. S'ils se disent conscients des difficultés économiques du secteur et de leur journal, ils estiment que «les solutions de la direction consistant à baisser les ambitions éditoriales ne sont pas économiquement tenables». Ils demandent enfin à ce que le directeur général de la Sapeso reçoive une délégation de la rédaction «dans les plus brefs délais».