Deux jours après sa disparition, les garde-côtes américains et canadiens poursuivent ce mardi 20 juin les opérations de recherche de l'engin submersible parti visiter l'épave du Titanic. Les craintes grandissent pour les cinq personnes à bord car l'engin ne dispose que d'une capacité de quatre-vingt-seize heures pour ce qui est de l'oxygène.
Exploité par l'entreprise américaine OceanGate Inc., le submersible propose des billets affichés à 250 000 dollars (environ 229 000 euros) sur son site. L'engin a commencé sa descente vers l'épave du Titanic dimanche mais a perdu le contact avec la surface moins de deux heures plus tard, selon les autorités.
Le sous-marin en question, nommé Titan, mesure 6,5 mètres. Dans une vidéo datant de 2022, la chaîne publique canadienne CBC avait filmé son intérieur dépouillé, en compagnie du patron de la société, Stockton Rush. Dans la vidéo - rétrospectivement terrifiante -, le PDG présente le sous-marin aux journalistes en expliquant les rudiments de l'appareil, «entièrement contrôlé avec une manette de jeu et des écrans tactiles».
Selon le Guardian, cinq personnes seraient à bord et le sous-marin aurait des réserves d'oxygène pour quatre-vingt-seize heures.
Parmi les passagers se trouve le riche homme d'affaires, aviateur et touriste spatial britannique Hamish Harding, 58 ans, PDG de l'entreprise de vente de jets privés Action Aviation établie à Dubaï. Sa société d'aviation avait publié sur les réseaux sociaux des informations sur son expédition. Il avait posté dimanche sur son compte Instagram qu'il était fier de rejoindre la mission Titanic d'OceanGate.
Le spécialiste français du Titanic, Paul-Henri Nargeolet, faisait également partie de l'expédition, selon le post de Hamish Harding.
L'homme d'affaires pakistanais Shahzada Dawood et son fils Suleman Dawood sont également à bord du submersible, a annoncé leur famille. Shahzada Dawood est le vice-président du conglomérat Engro, dont le siège est à Karachi au Pakistan, qui investit dans l'énergie, l'agriculture, la pétrochimie et les télécommunications.
Les recherches se concentrent sur une région éloignée de l'Atlantique Nord où le Titanic repose à 650 kilomètres au large de Terre-Neuve, au Canada, et à quelque 4 000 mètres sous l'eau. «Nous travaillons très, très dur» pour retrouver le submersible, a déclaré le contre-amiral John Mauger, des garde-côtes américains, ce mardi. «C'est une région lointaine et il est compliqué d'y mener des recherches», a ajouté John Mauger, estimant que le submersible disposait encore de réserves d'oxygène de soixante-dix heures ou plus.
Les recherches aériennes, infructueuses durant toute la journée de lundi, ont été suspendues pour la nuit, ont tweeté les garde-côtes américains vers 21 heures (3 heures à Paris, mardi). Le navire Polar Prince, duquel est parti le submersible, et une unité de la garde nationale ont continué à effectuer des recherches en surface dans la soirée, ont-ils ajouté.
Parti de Southampton le 10 avril 1912 pour rejoindre New York, le Titanic, plus grand paquebot du monde au moment de sa mise à l'eau, a fait naufrage après avoir percuté un iceberg quatre jours plus tard. Sur les 2 224 passagers et membres de l'équipage, près de 1 500 ont péri, dont des hommes d'affaires et des aristocrates.
La catastrophe a été considérée comme un exemple d'orgueil démesuré, car le navire avait été présenté comme un miracle de l'ère industrielle et insubmersible. Certains y ont également vu un exemple de discrimination, la grande majorité des passagers décédés se trouvant en deuxième ou troisième classe.
L'épave a été localisée en 1985 par une expédition franco-américaine, ce qui a renforcé la fascination pour la catastrophe, alimentée par le film à succès de James Cameron en 1997 et a donné naissance à un tourisme sous-marin lucratif.