L'appel à projet lancé par l'Agence innovation défense (AID) a été remporté par un trio composé de Nexter (KNDS) pour la munition, EOS pour le drone et Traak pour la technologie antibrouillage. Ensemble, ces trois entreprises doivent créer en 18 mois, une munition rodeuse téléopérée dévoilée sous le nom de Larinae.
Mais, à l'inverse des versions américaines comme le Switchblade ou turques comme le TB2, ce drone français sera multimission. En plus de pouvoir détruire un engin blindé grâce à une charge antichar, il pourra effectuer des missions de reconnaissance, d'observation, voire ne pas mener une attaque dans certains cas. Larinae retournera alors à sa base pour atterrir verticalement.
S'il doit cibler un engin blindé, le vecteur explosera pour projeter une charge de 2 à 3 kilos capable de percer un blindage avec une précision métrique, a précisé Jean-Marc Zuliani. Les attaques seront pilotées par un opérateur à une distance d'au moins 80 km avec une autonomie de 3 heures. Un système optronique lui permet de détecter un véhicule en mouvement à 15 km de jour et à 3 km de nuit.
Les trois entreprises doivent d'abord présenter un démonstrateur "passif", c'est-à-dire sans charge explosive dans 18 mois. Si ce prototype est validé, ils auront entre 6 et 12 mois pour préparer une version dotée d'une tête active.
Un autre impératif leur a été donné, celui de ne pas dépasser un coût unitaire de 200.000 euros. "On ne sera pas au-dessus", a assuré Alexandre Tharaud, responsable munitions téléopérées de Nexter.