Avant Missak Manouchian, dont Emmanuel Macron a annoncé ce dimanche 18 juin l'entrée prochaine au Panthéon, le président de la République y a déjà fait venir trois grands noms : Simone Veil, Maurice Genevoix et Joséphine Baker.
Un rescapé du génocide arménien, apatride et communiste bientôt au Panthéon : Emmanuel Macron a annoncé ce dimanche 18 juin l'entrée de Missak Manouchian, héros de la Résistance, dans le temple des personnalités qui ont marqué l'histoire de la nation française. Avant l'entrée au Panthéon de ce Réfugié, arrivé en France en 1925, le président de la République l'État a déjà fait entrer trois grands noms.
Les droits des femmes avec la légalisation de l'avortement, l'Europe et la Shoah. L'entrée de cette figure de la vie politique française et européenne, rescapée d'Auschwitz, a été d'une évidence unanime dans la société et au sein de la classe politique. L'annonce est faite en un temps record : cinq jours seulement après sa mort, survenue le 30 juin 2017.
La famille ne voulant pas qu'elle soit séparée de son mari Antoine, Emmanuel Macron accepte que les époux Veil entrent ensemble au Panthéon. Cela a déjà été le cas en 1907, avec la première femme panthéonisée, Sophie Berthelot, simple conjointe de son illustre époux, Marcelin.
Avec l'ancien Poilu et écrivain mort en 1980, chroniqueur de l'horreur des tranchées de la Première Guerre mondiale, ce sont « tous ceux de 14 », ces « héros ordinaires », qu'Emmanuel Macron entend honorer. La cérémonie a lieu 102 ans jour pour jour après l'Armistice du 11 novembre 1918, en plein nouveau confinement lié à l'épidémie de Covid-19.
« Ils sont là, ceux de 14 », qui « arrivent par millions pour entrer sous le dôme » de ce « temple des héros de notre patrie », avait lancé le chef de l'État en saluant « un destin républicain » et « une existence française ».
La star du music-hall, résistante et militante antiraciste franco-américaine Joséphine Baker est la première personnalité noire et la première artiste à rejoindre le Panthéon. Et la 6e femme seulement, sur 81 occupants ! Émancipation, droits des femmes, droits civiques, elle est l'incarnation des combats du XXe siècle.
« Ma France, c'est Joséphine », avait salué Emmanuel Macron. « Sa cause était l'universalisme, l'unité du genre humain. L'égalité de tous avec l'identité de chacun. L'hospitalité pour toutes les différences réunies par une même volonté, une même dignité. L'émancipation contre l'assignation » avait-il encore martelé. C'est néanmoins un cercueil vide qui pénètre sous la coupole du Panthéon, sa dépouille étant restée dans le caveau familial à Monaco.
Depuis l'arrivée à l'Elysée d'Emmanuel Macron en 2017, d'autres noms ont également été évoqués pour faire leur entrée dans le mausolée sans aboutir réellement. C'est le cas, dernièrement, de l'avocate Gisèle Halimi, figure du féminisme et de l'anticolonialisme mais jugée moins consensuelle que Joséphine Baker.
En 2021, malgré une pétition en ce sens, Emmanuel Macron rejette l'idée d'accueillir le poète maudit Arthur Rimbaud au Panthéon, respectant ainsi l'opposition de sa famille qui ne souhaitait pas son entrée conjointe avec Paul Verlaine, un temps son amant. Sous la Ve République, le chef de l'Etat est seul décisionnaire en matière de panthéonisation.