L'homme de 47 ans, déjà condamné à une peine de neuf ans de prison pour "fraude", est jugé à partir de ce lundi, où il est accusé d'"extrémisme" et d'avoir "réhabilité l'idéologie nazie".
Alexeï Navalny, l'opposant emprisonné et bête noire du Kremlin, risque des dizaines d'années de prison dans un nouveau procès, pour "extrémisme", qui s'ouvre lundi en illustrant le climat de répression en Russie dans le contexte du conflit en Ukraine.
Depuis le déclenchement de la campagne militaire en Ukraine en février 2022, la plupart des opposants majeurs n'ayant pas fui la Russie ont été emprisonnés ou poursuivis, notamment pour avoir dénoncé le conflit.
Alexeï Navalny, connu pour ses enquêtes anticorruption, purge déjà une peine de neuf ans de prison pour "fraude", une condamnation qu'il juge politique.
L'opposant de 47 ans, qui a survécu de peu en 2020 à un empoisonnement qu'il impute au Kremlin et est emprisonné depuis janvier 2021, risque désormais jusqu'à 30 années de réclusion dans un nouveau procès où il est notamment accusé d'"extrémisme" et d'avoir "réhabilité l'idéologie nazie".
L'opposant s'est également dit visé par une affaire de "terrorisme" pour laquelle il risque la prison à vie, mais peu de détails sont connus.
Le procès se tient dans la colonie pénitentiaire de très haute sécurité IK-6 à Melekhovo, à 250 km à l'est de Moscou. Les contours de l'accusation sont encore flous, la défense de Navalny n'ayant eu que 10 jours pour examiner les 196 volumes du dossier.
L'opposant accuse le Kremlin de vouloir le garder en prison à vie pour lui faire payer ses critiques qui n'ont pas faibli malgré son emprisonnement: par l'intermédiaire de son équipe, Alexeï Navalny continue de publier régulièrement sur les réseaux sociaux pour dénoncer notamment l'offensive en Ukraine.
Dans un message publié début juin, l'opposant indiquait avoir été envoyé pour la 16e fois en cellule disciplinaire, où les détenus se trouvent seuls et dans des conditions de vie drastiques.