Depuis l'explosion du barrage de Kakhovka en Ukraine, le bilan des inondations qui ravagent le pays ne cesse de s'alourdir. Samedi, les autorités ukrainiennes ont fait état de 16 morts et de 31 personnes portées disparues, selon un décompte provisoire.
« 16 personnes ont péri : 14 dans la région de Kherson et deux dans la région de Mykolaiv. 31 personnes sont toujours portées disparues », a affirmé le ministre de l'Intérieur ukrainien. De leur côté, les forces d'occupation russes déplorent la mort de 29 personnes. « Malheureusement, le nombre de morts a augmenté à 29 », a déclaré le responsable russe de la région de Kherson, Andreï Alekseïenko.
Des centaines de kilomètres carrés de terres ont été inondés, forçant plusieurs milliers d'habitants à évacuer et faisant craindre une catastrophe humanitaire et environnementale. Moscou et Kiev se rejettent la responsabilité de cette destruction.
Cependant, plusieurs indices laissent croire à une responsabilité des forces russes. Le barrage était contrôlé par la Russie et aurait été « détruit par des explosifs installés dans les zones où se trouvent les turbines », selon le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borell. « Cette zone est sous contrôle russe. Tout paraît indiquer que, si cela a eu lieu dans une zone sous contrôle russe, il est difficile que cela ait pu être quelqu'un d'autre », affirme-t-il.
De plus, une semaine avant la destruction du barrage, le gouvernement russe a opportunément décrété qu'il « n'y aurait pas d'enquête sur les accidents survenus dans les installations industrielles et hydroélectriques en Ukraine occupée à la suite d'opérations militaires, de sabotages et d'actes de terrorisme ». Enfin, les inondations ont pour effet de ralentir la contre-offensive que mène actuellement l'armée ukrainienne dans le sud du pays.