Des habitations qui menacent de s'effondrer, des évacuations. Les dommages sont encore en cours d'évaluation samedi 17 juin après le «très fort» séisme qui a effrayé la population d'une grande partie de l'ouest du pays la veille au soir. Après cette première secousse vendredi, d'une magnitude estimée entre 5,3 et 5,8, une réplique a eu lieu samedi à l'aube, d'une magnitude de 5. Selon les experts, d'autres répliques sont à prévoir dans les prochaines heures, sans qu'il ne soit possible d'estimer leur ampleur.
Libération fait le point sur les comportements à adopter si vous êtes touchés par une réplique du séisme.
Dans plusieurs municipalités, des Deux-Sèvres ou de Charente-Maritime, des centaines de maisons endommagées ont été décrétées «inhabitables» par les pompiers. Des murs sont fissurés, des pierres et des tuiles gisent à terre et des cheminées menacent de tomber des toits. Interrogé par Ouest France, Jérôme Van der Woerd, sismologue à l'Institut de physique du globe de Strasbourg, prévient que les éventuelles répliques peuvent «faire tomber ce qui n'était pas encore tombé. Il faut se méfier des tuiles qui peuvent tomber, des cheminées qui ont été fragilisées. Il faut rester prudent en somme».
Il est également important d'attendre les pompiers avant de rentrer chez soi. Les évaluations bâtimentaires se poursuivent samedi, menées par des pompiers spécialisés qui doivent recevoir du renfort des départements voisins. «On comprend le désarroi des populations, qui ont des maisons anciennes, peut-être fragilisées au point de devoir être détruites. Mais les secours sont engagés désormais, souligne Jerôme Van der Woerd. Il est important de respecter les consignes transmises par les autorités.» La préfecture des Deux-Sèvres a demandé aux habitants de s'éloigner des édifices paraissant «fragiles».
Pour les personnes résidant dans des zones touchées par le séisme mais dont l'habitation n'a pas été endommagée, il est possible de se préparer en cas de forte réplique. Le Centre sismologique euro-méditerranéen (CSEM), a livré plusieurs conseils sur Twitter. «La première chose est d'accrocher les objets lourds (étagères ou autre) car bien avant qu'un bâtiment ne s'effondre, ces objets vont chuter.» Il est également recommandé de préparer un sac avec des biens de première nécessité (vêtements, chaussures, téléphone et chargeur, papiers, médicaments) car il est impossible de prévoir le temps passé dehors en cas d'évacuation d'urgence. Georisques, le site web du gouvernement, évoque un «kit d'urgence 72 heures». Aussi, prévenir ses proches en amont pour éventuellement prévoir un lieu de ralliement sans avoir besoin de les contacter peut être utile en cas de panne de réseau.
En cas de nouvelle secousse, «la première chose à se rappeler, on se protège des objets qui tombent (faux plafonds, lustres.) en se mettant sous une table et en attendant que ça s'arrête», est-il écrit. On peut aussi trouver refuge près d'un mur ou d'une structure porteuse, si possible à distance des fenêtres pour éviter les éclats. «Si la maison est fissurée on sort, et on se met dans un espace ouvert.» Si on circule en voiture, mieux vaut rester à l'intérieur et s'éloigner des bâtiments. Il faut aussi se mettre à distance des lignes électriques si possible.
De plus, les autorités demandent aux sinistrés de ne pas surcharger les lignes d'appel et à contacter les secours «seulement en cas d'urgence», notamment si une personne est blessée.
Enfin, il est déconseillé de s'approcher des plages et des zones côtières, au cas où le séisme provoque un tsunami.