Un conflit social qui finit par payer à Radio France. Depuis plus de trois semaines, les éditeurs visuels de France Bleu, ces 31 journalistes chargés de filmer et de mettre en images les matinales radio pour France 3, réclamaient de pouvoir être prolongés au-delà de trois saisons par Edenpress, la société sous-traitante qui les emploie. Un communiqué du Syndicat national des journalistes (SNJ) nous apprend ce vendredi 16 juin qu'ils ont obtenu gain de cause.
«En prolongeant [son] contrat avec Edenpress jusqu'en 2025, comme la loi le lui permet, [Radio France] a fait lever la limite des trois ans de collaboration imposée arbitrairement aux éditeurs. Tous et toutes ont reçu - ou vont recevoir - une proposition de nouveau contrat», peut-on lire dans le texte du SNJ, qui regrette tout de même que les contrats de travail restent des contrats à durée déterminée d'usage (CDDU, qui courent dans ce cas de septembre à juin) et «non de CDI» : «Avec la complicité de France Télévisions, Radio France utilise toujours un sous-traitant audiovisuel pour employer des journalistes sous un statut précaire que la loi interdit aux entreprises de radio.»
Mais pour le syndicat de journalistes, cela reste une «victoire des équipes, qui ont forcé Radio France à remettre de l'humain dans sa relation de donneur d'ordre à sous-traitant avec Eden». Dès le 30 mai, plutôt que de faire grève, des journalistes de France Bleu avaient choisi un mode de lutte astucieux. En solidarité avec ceux qu'ils considèrent comme des collègues à part entière, de nombreux matinaliers avaient retiré leur droit à l'image, refusant d'être filmés, et forçant France 3 à remplacer ces tranches d'information par des dessins animés. Le 1er juin, 17 des 31 matinales locales n'avaient ainsi pas pu être diffusées.