Iga Swiatek a remporté son troisième Roland-Garros en quatre ans, samedi, grâce à sa victoire en finale contre Karolina Muchova.
Trois Roland-Garros à 22 ans. Les temps de passage d'Iga Swiatek ne sont pas sans rappeler ceux d'un Espagnol, gaucher, qui a remporté le tournoi parisien à 14 reprises. La Polonaise, victorieuse samedi 10 juin contre Karolina Muchova, n'a vu son ultra-domination contestée que le temps d'un set en finale, le seul qu'elle a laissé filer durant la quinzaine, faisant d'elle la reine de la porte d'Auteuil. Avec déjà quatre titres en tournoi du Grand Chelem, le circuit féminin a peut-être trouvé son impératrice.
Une moyenne d'une heure et trente minutes passées sur les courts par match (en prenant en compte son match raccourci en huitièmes de finale en raison de l'abandon de Lesia Tsurenko), quatre sets gagnés sur le score de 6-0, seulement 36 jeux encaissés en sept matchs. Les chiffres parlent d'eux-mêmes au moment d'évoquer la large domination d'Iga Swiatek sur ce Roland-Garros 2023. Breakée cinq fois par Karolina Muchova, c'est en finale que la Polonaise a été la plus mise en difficulté, mais elle s'en est sortie pour conquérir un troisième titre sur l'ocre parisienne, après 2020 et 2022.
"C'est assez difficile de comparer mes trois victoires ici, assure-t-elle. L'année dernière, par exemple, c'était une confirmation pour moi que la première fois, ce n'était pas de la chance, du hasard. Celui-ci, par contre, a été plus dur à obtenir en raison des blessures avant le tournoi, la pression et le fait de revenir en tant que championne qui défend son titre." Une pression bien gérée, puisqu'Iga Swiatek devient la première joueuse à conserver son titre à Roland-Garros depuis Justine Henin, victorieuse en 2006 et 2007. "Pendant des années, le tennis féminin a connu beaucoup d'inconstance et une difficulté à identifier une leader. Avec Naomi Osaka, on a eu le sentiment de trouver une patronne, mais en fait non. Maintenant, Iga Swiatek incarne cela. On a le sentiment qu'elle va rester la patronne", analyse l'ancienne joueuse et consultante pour France Télévisions.
"On sent qu'elle n'est pas là pour gagner une quinzaine, elle est là pour gagner tous les tournois qu'elle va jouer. C'est ce qui manquait au circuit : une joueuse hargneuse capable de régulièrement gagner. Il y avait eu des prémices mais là, on l'a trouvée."
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Les joueuses qui l'ont affrontée l'assurent : pour espérer bousculer Iga Swiatek, il faut jouer son meilleur tennis. "C'est la numéro 1 mondiale, donc il faut naturellement pousser encore plus. Les balles arrivent vite et elle ne fait pas beaucoup de fautes faciles", témoigne Karolina Muchova. Selon Amélie Mauresmo, la directrice de Roland-Garros, son jeu s'adapte "parfaitement" à la terre battue. "Elle a ce coup droit enroulé, cette prise un peu extrême et elle se déplace très, très bien. Elle maîtrise très bien le jeu vers l'avant", décrit-elle.
"Mentalement, elle est à un autre niveau par rapport aux autres joueuses", assure également Beatriz Haddad-Maia, sa victime en demi-finales. Bousculée par Karolina Muchova, Iga Swiatek a reconnu avoir traversé "beaucoup de hauts et de bas" en finale, avant de trouver un moyen de rester dans le match mentalement. "Dans le troisième set, j'ai arrêté de penser au score et je voulais plus utiliser mon intuition, parce que je savais que je pouvais mieux jouer", a détaillé la Polonaise en conférence de presse après sa victoire.
Avec trois Roland-Garros au palmarès à seulement 22 ans, et une cote de sympathie croissante auprès du public français, le parallèle avec son idole, Rafael Nadal, se fait naturellement. "De trois titres à quatorze, il y a encore beaucoup de chemin, mais on n'aurait jamais imaginé Rafael Nadal remporter quatorze fois Roland-Garros quand il avait 22 ans", concède Amélie Mauresmo. lga Swiatek préfère garder les pieds sur terre. "Je ne me fixe pas ce genre de record à battre complètement dingue pour moi. Non, j'essaie de rester cool et c'est la meilleure chose à faire", assure la numéro 1 mondiale.