Au lendemain de l'attaque au couteau d'Annecy, au cours de laquelle deux adultes et quatre jeunes enfants ont été blessés, Gérald Darmanin a évoqué vendredi soir la situation du suspect sur BFM TV. D'origine syrienne, l'assaillant « était légalement sur le territoire national car il avait une carte de résident et un passeport suédois qui lui permettait de circuler », a rappelé le ministre de l'Intérieur. Après avoir vécu une dizaine d'années en Suède, cet homme de 31 ans était arrivé en Haute-Savoie en octobre dernier et était vraisemblablement sans domicile fixe. Il avait fait une demande d'asile en novembre dernier auprès de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Quatre jours avant son passage à l'acte, le 4 juin, il avait reçu une réponse négative à sa requête.
« La difficulté pour les Français c'est de comprendre pourquoi quelqu'un qui a l'asile en Suède peut quand même faire une demande d'asile en France », a expliqué Gérald Darmanin avant de suggérer la mise en place d'un « asile européen » pour uniformiser la procédure. « Peut-être qu'on peut réfléchir à la question de savoir s'il faut un asile européen avec un fichier commun pour tous les pays européens et que quand on dit 'oui' à l'asile en Suède, cela vaut pour d'autres pays », a proposé le locataire de la place Beauvau, « prêt à tout regarder ».
Gérald Darmanin a estimé que les différences entre les systèmes de chaque pays sur la question du droit d'asile entraînaient des « difficultés » entre membres de l'alliance des 27. « On n'a pas toujours les mêmes critères entre pays. Il faut déjà qu'on se mette d'accord », a-t-il appuyé, bien que certaines nations donnent plus d'asiles que d'autres. « Il faudra donc qu'on l'accepte », a-t-il conclu.