Après les premières conclusions accablantes de l'Inspection générale de l'administration (IGA) sur l'utilisation occulte des subventions par les bénéficiaires du fonds Marianne, ayant conduit au départ du patron du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), l'organisme en charge de ce fonds lancé par Marlène Schiappa en 2021, Mediapart fait de nouvelles révélations compromettantes sur celle qui était alors ministre déléguée chargée de la Citoyenneté. Le site d'actualité dévoile mercredi que Sébastien Jallet, directeur de cabinet de Marlène Schiappa entre septembre 2020 et janvier 2022, a reconnu devant la commission d'enquête sénatoriale que cette dernière était intervenue dans le processus de sélection des associations bénéficiaires du fonds.
L'ancienne membre du gouvernement aurait choisi d'écarter du projet une association avec laquelle elle était en désaccord. Si Sébastien Jallet n'a pas donné le nom de la structure recalée, il a expliqué aux sénateurs que Marlène Schiappa avait eu le dernier mot et s'était opposée à l'avis du comité de sélection de lui allouer 100 000 euros de subventions « en raison d'un historique de relations assez ancien ».
Selon les informations de Mediapart, l'association privé de ces financements est SOS Racisme, collaboratrice de longue date du CIPDR. Son président, Dominique Sopo, qui s'est montré ouvertement en désaccord avec la ministre déléguée à plusieurs reprises par médias interposés, était dans le viseur de cette proche d'Emmanuel Macron.
« Nous avions quelques contentieux liés à sa façon de procéder et à utiliser la question de la lutte contre les discriminations de façon totalement légère pour sa communication personnelle », a-t-il détaillé. Sollicité à ce sujet, le cabinet de Marlène Schiappa n'a pas souhaité répondre au média à l'origine de l'article.