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Le pionnier français du djihadisme Kevin Guiavarch condamné à 14 ans de réclusion en appel

logo de leJDD leJDD 27.05.2023 10:02:23 leJDD
Le djihadiste français Kevin Guiavarch (à droite), lors de son procès à la cour d'assises spéciale de Paris, le 14 mars 2022.

Une fois n'est pas coutume, la cour d'assises spéciale de Paris jugeant en appel s'est montrée plus clémente que le parquet. Ce vendredi, elle a confirmé le jugement rendu en première instance contre le « repenti » Kevin Guiavarch. Ce pionnier français du djihadisme a ainsi été condamné à 14 ans de réclusion, une peine assortie d'une période de sûreté des deux-tiers.

Son épouse Salma O. a été condamnée à six ans d'emprisonnement. Une peine qu'elle pourra accomplir à domicile sous bracelet électronique, avec un suivi socio-judiciaire de cinq ans.

Ces peines étaient jugées insuffisantes par le Parquet national antiterroriste (Pnat) qui avait fait appel pour revoir leur durée. Jusqu'à ce que la cour d'assises spéciales de Paris les confirme ce vendredi. Lors de ses réquisitions, l'avocat général avait réclamé 18 ans de réclusion avec une période de sûreté des deux tiers contre Kevin Guiavarch et 12 ans de réclusion contre son épouse avec un suivi socio-judiciaire de cinq ans. « La culpabilité des accusés n'est plus en débat aujourd'hui », avait-il plaidé.

Les deux accusés ne faisaient pas partie des « soldats d'élite » de l'organisation État islamique, avait précisé l'avocat général, ajoutant qu'ils n'avaient pas participé à des exactions imputées à l'organisation djihadiste. Kevin Guiavarch n'est « ni un fanatique, ni un illuminé », a-t-il encore reconnu mais « c'est la peine qui marque la gravité des faits commis ».

Ayant fait allégeance à l'EI en juin 2013, Kevin Guiavarch a soutenu avoir été seulement « brancardier » ou « infirmier ». Le trentenaire affirme n'avoir participé qu'à des surveillances de check-point alors même qu'il postait sur Facebook des photos de lui et de Salma en treillis et en armes, bandeau des martyrs sur le front.

En rendant son verdict, la cour d'assises spéciale d'appel a salué les efforts de Salma O. pour se réinsérer socialement. « Redonnez-moi la chance que vous m'aviez donnée en me permettant de reprendre un travail et mon métier de mère », avait demandé Salma O. peu avant la délibération.

Kevin Guiavarch, 30 ans, et Salma O., 41 ans, ont été parmi les premiers Français à rejoindre la Syrie au début de l'année 2013 avant même la naissance officielle de l'organisation État islamique (EI). Arrivé sur place, l'homme avait fait venir de France trois jeunes femmes, parfois avec leurs enfants, pour les épouser. « La polygamie permise par l'islam » a été l'une des raisons de son engagement, a-t-il reconnu devant la cour.

En 2016, Kevin Guiavarch avait quitté la Syrie avec sa famille élargie et leurs six enfants. Arrêté en Turquie puis remis aux autorités françaises, il est incarcéré depuis 2017. Ce départ de Syrie n'était « pas une prise de conscience de ce qu'était » l'EI, a analysé l'avocat général, mais relevait de « l'opportunisme » alors que l'organisation subissait des revers sur le terrain.

samedi 27 mai 2023 13:02:23 Categories: leJDD

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